- Histoire des Corbières - le
petit train de 18h44... |
Précédé
de grands coups de sifflet, c'est à 18h44 que le petit train
à vapeur 146 entre en gare de Thézan. Il a
quitté Narbonne 1h30 plus tôt et a parcouru le chemin
à la vitesse folle de 20 kms heure. Que l'on vienne de Tuchan, Lézignan, Port-la-Nouvelle, Mouthoumet ou Narbonne, on passe par son poste d' aiguillage. |
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Compte tenu de l' important
trafic de passagers et de marchandises, le métier d' aiguilleur
à Thézan était un poste à haute responsabilité
et répondait à un cérémonial immuable. |
Bien sûr en ces
temps là, l'aiguilleur des rails devait avoir beaucoup de
cordes à son arc. |
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Si à l' aube du
Siècle des Lumières, la grande gare de Thézan
n' avait pas encore l' électricité, elle avait le
téléphone, symbole majeur du progrès comparable
aujourd' hui à l' avènement de l' Adsl dans les plus
reculés de nos petits villages des Corbières. |
Si à
l' extérieur était le monde des garçons, l'intérieur
de la gare était celui des filles. Traditionnellement recrutées
dans le village, on trouvait au coté de notre téléphoniste,
la receveuse de tickets qui devait se trouver à son poste
une 1/2 heure avant l' arrivée et le départ de chaque
train. Ce qui compte tenu de la fréquence du trafic pouvait
faire de très longues journées... |
Sur le quai on retrouvait en vrac, le Chef de Gare en uniforme et casquette à galon, son drapeau rouge et son sifflet réglementaire, le receveur des postes et sa brouette, la receveuse et son ciseau, le contrôleur et sa pince, sans oublier les barriques de vin que l'on roule, et les voyageurs qui cherchent une place... |
Il y avait deux classes de
voitures voyageurs. |
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Tous les Dimanches de mi-juillet à
mi-Août, "les Trains du Plaisir" avec strapontins,
plates-formes et cotés largement ouverts, emportaient toute
la jeunesse des villages vers la plage de Port la Nouvelle. |
l' Eté
l'ambiance était chaude, l' hiver les wagons sans chauffage
étaient souvent glacials pendant des trajets interminables. Pendant l' hiver 1905 les voyageurs firent une pétition pour l' installation de bouillottes. Chaque chef de train reçu quelques bouillottes que les mécaniciens de la locomotive remplissaient d'eau chaude. Les bouillottes étaient distribuées aux passagers qui en faisaient la demande, en commençant par les premières classes et ceux qui effectuaient le plus long trajet. |
Dans les anecdotes,
il faut se souvenir que le train n' avait pas supprimé les
classiques lignes de diligence. Ils étaient concurrents. |
C 'était Jacques Roger le voiturier de Thézan, qui tous les jours assurait le trajet par diligence entre Thézan et Narbonne, via Montséret et Saint André de Roquelongue. Au pas des chevaux et avec les nombreuses
haltes en rase campagne, il fallait trois heures pour effectuer
les 24 kms du voyage. |
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1907 - la Révolte
des Vignerons - Tel les taxis de la
Marne, c'est au train des Corbières que l'on doit l'ampleur
des foules considérables rassemblées dans les grandes
manifestations de Narbonne, Lézignan, Béziers ou Montpellier. |
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Si le temps a passé, la nostalgie du petit tram est restée vive dans la mémoire des anciens. Qui sait si un jour on ne verra pas renaître sur un tronçon des Corbières, un petit train touristique témoin d' une grande époque de notre région ???... |
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a suivre.. |
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Train du Pays Cathare et du Fenouillèdes Tramways de l'Aude
et Trains de
Midi-Pyrénées par François
Pous http://www.trains-fr.org/facs/lig11.htm http://trainsmp.free.fr/page190.htm http://cahiers.de.minerve.pagesperso-orange.fr http://fr.wikipeda.org/wiki/Tramwaysdel'Aude http://albas11.free.fr/tramway.htm
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texte photos et réalisation
: ©Henry Coulondou - copyright all rights reserved |
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