1907 - la Révolte des Vignerons |
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Entrevue avec Georges Clemenceau à Paris Je
viens solliciter de vous le retrait des troupes dans le Midi, la mise
en liberté des détenus d’Argelliers et de Ferroul, la répression des
fraudes et vous prier de tendre une main amie à la viticulture, pour le
plus grand bien de la République. - Est-ce que le Midi souffre autant qu’on veut bien le dire ? J’expose
alors notre profonde détresse et à cette évocation de tant de
tourments, de tant de ruines accumulées, je ne puis retenir mes larmes.
- Avant de vous entendre, je doutais de vous, mais à partir de ce moment, je suis sûr que vous êtes un honnête homme. - J’accepte, mais je ne vous promets rien. Et si je ne réussis pas ? - Vous aurez fait votre devoir et vous irez vous constituer prisonnier à Montpellier. (
extrait des notes personnelles de Marcelin Albert ) |
Clémenceau
lui délivra un sauf conduit et lui demanda s'il avait assez
d'argent pour prendre le train de Narbonne. ______________________________________________________________________________________________________________________ |
Il suffit de
suivre certains regards pour comprendre que le récit de l'
entrevue avec Clemenceau est reçu comme une douche
froide. |
L'entrevue avec Clémenceau résumée sous un autre angle. ...............
Et la représentation
commence : C'est un festival de calembredaines tricolorisées, un
torrent de catéchisme républicain, de la prose de recteur
académique devant un parterre d'agrégés un jour de remise de
palmes académiques, du cocufiage en cinq actes, du pur Clemenceau.
La main sur le cœur,
il reproche au Languedocien de faire le jeu des extrémistes et des
royalistes, des factieux qui complotent contre Marianne et sa Vertu.
Les deux hommes se
lèvent, Clemenceau remercie et recule d'un pas, matois. Il regarde
Albert se tortiller, et s'efforce de ne pas rire. Il sait
parfaitement que le paysan n'a pas un sou en poche, lui qui
s'orientait encore vers la prison voici une heure.
Dès qu'il a passé
la porte, Clemenceau se jette sur le téléphone. Pendant ce temps,
assailli par les photographes, la presse et les badauds, Albert
entame une sorte de marche triomphale au ralenti qui le voit parvenir
à la gare une bonne heure après le départ du train. Il s'installe
alors à une table de café, et la curée se poursuit. Au fil des bocks, sa pensée s'embrouille, tandis qu'à l'autre bout de son téléphone, tenu au courant par quart d'heure, Clemenceau commence à bien rigoler. Albert rate donc le
train de midi.
Les journaux, eux, prennent l'express ! Il arrive à Toulouse le lendemain matin, trois heures après la sortie des premiers quotidiens qui fustigent d'importance l'apprenti révolutionnaire. Dès sa descente de
train, il est abordé par une meute de journalistes qui lui montrent
les éditions qui viennent de sortir. Commence alors un
long chemin de croix, qui le voit enfin arriver exténué à
Argeliers à 20 heures, toujours sous le regard bienveillant des
policiers et des gendarmes qui sont toujours théoriquement à sa
recherche.
Ferroul achève de discréditer Albert et récupèrera le mouvement pour créer la Confédération Générale des Vignerons du Midi, imaginée quelques années plus tôt par… Marcelin Albert !
1907, la révolte des vignerons du Midi www.dionyversite.org
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Photos Copyright Bouscarle Salis
texte photos et réalisation
: ©Henry Coulondou - copyright all rights reserved |
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