du Jazz à Thézan

Le jazz était déjà Roi à Thézan dans les années 1920 comme en témoigne ici l'importante formation du Thézan Artistic Jazz Band  qui animait toutes les fêtes du bourg et faisait danser les villages d' alentour aux rythmes de la Nouvelle Orléans et du Charleston.


les années folles

 

C'est cette grande époque de la vie du village que fera revivre avec brio Albert Riols les années 1940 1950.

Albert Riols arrive au village en 1945 où il prend les fonctions de Garde forestier. A sa passion pour la nature et les fôrets il ajoute celle pour la musique. Ses rencontres avec Marcel Bonnet, trompétiste, Maurice Guillaume, batteur, puis Paul Cassignac saxophoniste, vont donner naissance à une nouvelle formation musicale.


de gauche à droite: Marcel Bonnet, Albert Riols, Maurice Guillaume (masqué), Paul Cassignac

 

 

 

 

 

 

Fête de Ferrals 11 janvier 1952: Marcel Bonnet – Albert Riols – Maurice Guillaume – Lamelsc – Paul Cassignac

 

Paul Cassignac le saxophoniste rejoint le trio, Amouroux dépoussière son violon, Yvon Trille l’accordéon, Joseph Coll le saxo et la clarinette, Francis Bonnet le saxo, Lamels de Ferrals à l’accordéon, et en avant la musique, le Jazz Thézanais revit.

 

Fête de Ferrals le 16 janvier 1952 : Marcel Bonnet – Albert Riols – Maurice Guillaume – Paul Cassignac – Lamelsc

Les répétitions se déroulent chaque semaine chez Maurice Guillaume, elles durent quelques heures pendant lesquelles on étudie les partitions remises par les jeunes : Un de la canebière, une partie de pétanque, boire un petit coup, à la Bastille, viens poupoule, j’aime tes grands yeux. Tous ces succès viennent enrichir un répertoire déjà bien rempli des chansons de Vincent Scotto. Vincente, Maryse et Mireille s’en souviennent encore.

 

La jeunesse de l’époque où l’on reconnait Rosette Camps – Gisette Ferrand – Valentine Sanchez – Jacqueline Rabasco – Jeannette Gleizes

Les dimanches, en fin d’après-midi, il se produit au café de la paix, dans la salle du 1er étage, la jeunesse “guinche” sur des airs de rumba, fox-trot, marche, java, tango, sans oublier les slows, propices aux amoureux. Doucement, il s’installe dans la vie Thézanaise. Très sollicité, il répond à toutes les invitations, même si parfois, Maurice se fait tirer l’oreille, mais c’est simplement pour faire languir les jeunes. Il est de toutes les noces, celle de Camille et Gisette Ferrand, de Roger et Yvette Marty, de Léon et Dora Deloupy, on s’amuse en famille, car le jazz fait partie de toutes les festivités. Pour les commémorations du 8 mai et 11 novembre plus besoin de louer 4 musiciens pour mener le défilé, le jazz est là, et le 14 juillet, tradition oblige, il fait danser tout le village à la couverte, sous les étoiles.

Un orchestre pareil ça mérite des pupitres, ce n’est pas Jacques Hélian, mais pour le village il lui ressemble, aussi François Ferreres, le menuisier, confectionne ces panneaux bleu et blanc qui vont donner un air professionnel à cet ensemble amateur toujours prêt à faire “gambiller” la population. Pour les vendanges, c’est tous les soirs que les vendangeurs viennent oublier la fatigue d’une journée harassante, il y a de la joie et du plaisir chez les danseurs. C’est la fête de la musique avant l’heure. Certains samedis c’est à Caraghuille que le bal se déroule. On danse partout, à la remise Sarda pour la fête de 1945, à l’actuelle remise de Louis Lacombe, ou au cinéma du petit café. A chaque fois ces salles sont bichonnées, on remodèle et dame le sol, on appose des tentures pour cacher les “trastets”, les jeunes prennent de la peine pour accueillir les “festéjaÃ&hibar;res”, la fête sera réussie comme toujours avec le Jazz Thézenais.

 

Huguette Montagne – Ginette Thomas – Fernande Falcou

Pour la fête de la Croix-Rousse, il est encore là pour animer le “quartier nord” de Thézan, il faut dire que les petites lucarnes étaient rares et ne scotchaient pas les gens à l’intérieur. L’inauguration du fier municipal en 195X permet à cet orchestre d’amis de trouver une salle spacieuse, une scène immense, surélevée, à la mesure de leur talent. La notoriété du Jazz Thézanais dépasse les limites du village, il se produit avec le même bonheur à Ferrals, à Villerouge la Crémade, Fabrezan, à la guinguette du Pont de Charles, suivi des irréductibles Thézanais, l’ambiance est belle.

Mais comme toute chose a une fin, le Jazz Thézanais s’éteint en 1959 après 14 années d’existence, pendant lesquelles il a procuré du plaisir à tout un village.

Comme il faisait bon en ce temps là!

 

Le Thézan Artistic, prédécesseur du Jazz Thézanais où l’on reconnait Antoine Biscan – Costeseque – Julien Salvet – Fernand Dimas – Mr Coumes – Louis Jean – Marcel Lhuilhet – Nietto