La
société d'aujourd'hui expliquée à mon grand-père
Culture,
modes de vie et comportements :
Le grand bouleversement culturel S'il
est un changement radical dans notre culture
et nos modes de vie, c'est bien celui qui
nous a fait passer d'une France encore rurale
au début des années 1950,
à la société citadine
moderne d'aujourd'hui.
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Pour comprendre, imaginons un jeune
urbain de 2018, replongé par un coup
de baguette magique dans la France rurale
de mon enfance (et je suis plus jeune que
mon grand-père !) Bien sûr,
ni télé, ni smartphone, ni
ordi, ni internet, ni réseaux sociaux.
Rien que des contacts humains directs ! Là
déjà, je sens poindre la dépression
nerveuse, chez notre ado 2018 !
Mais
ce n'est que le début, si l'on veut
de l'eau, il faut aller la chercher au puits.
Si l'on veut aller aux toilettes, c'est là-bas au fond du jardin, été
comme hiver. Si l'on a peur des microbes,
les animaux sont partout et la bouse de
vache odorante est sur toutes les routes.
De l'électricité, il y en a
parfois, mais pas toujours, et il faut l'économiser,
alors on se couche avec le soleil et les
poules. A la bougie ou la lampe à
pétrole, pas besoin d'Harry Potter
pour voir de curieuses formes se déplacer
sur les murs. Pour aller à l'école,
pas de voiture des parents (seul le docteur
et le taxi ont une voiture), c'est la marche à
pied matin et soir sur des kilomètres.
A l'école, pas question de faire
le mariole, c'est blouse grise pour tous
et coups de règle sur les doigts
si la leçon est mal apprise.
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Là, il est sûr que notre
ado 2018 est proche de la tentative de suicide.
Pourtant, ce n'est pas une description sortie
d'un roman de Zola, mais la vie normale
d'un enfant à la campagne en 1950.
Personne ne s'en plaignait puisque tous
étaient logés à la
même enseigne. Seul notre adolescent
voyageur pouvait voir l'immense décalage
d'une époque à l'autre. C'est
ce
passage du monde rural de mon enfance, plongeant
ses racines dans les traditions du passé
immuable, vers un monde sans passé,
ne vivant plus en autarcie, mais communicant
virtuellement avec le monde entier, qui
est pour moi le plus grand choc culturel
imaginable. Deux planètes si différentes
et lointaines que l'on s'étonne d'avoir
pu les parcourir le temps d'une seule vie.
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A partir du milieu des années
1950, c'est l'invasion des engins motorisés
qui a profondément modifié le paysage
séculaire. En très peu de
temps disparaissent des campagnes tous les
animaux de traits, chevaux, boeuf, mulets.
Le paysan devient agriculteur puis entrepreneur.
Plus question d'essayer de mettre de l'argent
de coté. Il faut sans cesse investir
pour moderniser son entreprise et produire
toujours plus. Puis ne plus travailler que
pour rembourser les crédits.
Pour "Monsieur tout le
monde", l'automobile va révolutionner
aussi les habitudes et le mode de vie. Plus
question de faire des kilomètres
à pied tous les jours. Toute la société
va être remodelée, les zones
industrielles, les magasins, les zones pavillonnaires
se décentralisent vers la périphérie
des agglomérations. Peu à
peu le coeur des villes se vide de ses boutiques
et son activité. Toute l'activité
est centrée sur l'usage de la voiture.
Impossible de s'en passer, "on ne
peut rien faire si on n'a pas de voiture".
C'est encore plus vrai en campagne où
les transports en commun sont rares. Sans
doute la part grandissante du commerce électronique
va-t-elle à son tour, modifier notre
paysage et nos habitudes, en livrant tout
à notre porte très rapidement,
mais ceci est
une autre page à écrire.
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Après les profonds bouleversements
apportés par l'exode rural vers les
villes et le règne envahissant de
la déesse automobile, le temps est
venu de se pencher sur les modifications
apportées par certaines technologies.
Non en tant que découvertes fondamentales
technologiques, (personnellement, j'avais
déjà les deux mains dans la
mémoire centrale des ordinateurs
il y a 50 ans), mais dans l'utilisation
que nous en avons faite, et qui a profondément
modifié nos cultures, modes de vie
et bien souvent nos orientations de pensée. Avec
un peu de recul, la première impression
est que ces outils arrivés de Californie
se sont imposés à grand renfort
de matraquage publicitaire. Le public s'en
est vite rendu esclave, il est aujourd'hui
très souvent plus asservi à
la machine qu'il n'en a la possibilité
ou le désir de s'en libérer. Ils
sont devenus le support d'un ensemble que
l'on a baptisé "média",
dont l'intérêt est de collecter
un nombre considérable de données
privées, de faire tourner à
fond le commerce mondial grâce à
une publicité omniprésente
et enfin d'orienter les courants de pensée
à travers une propagande permanente
et souvent insidieuse.
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Dans cette rubrique pour préparer
la visite de pépé, je n'ai
retenu que quelques items dont l'utilisation
a pris une part importante dans notre quotidien. Le
téléphone portable, les medias
en général, en tant que supports
publicitaires et politiques, mais aussi
supports d'une américanisation complète
de notre société. Bref
autant de choses qui ne manqueront pas d'étonner grand-père !
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Le téléphone portable Dire
qu'il s'agit d'un phénomène de mode serait
trop simple. C'est la pince universelle de l'homme
moderne, le cordon ombilical qui le relie au monde extérieur,
la rassurante tétine de bébé dont
on ne sépare jamais, la sonnerie à laquelle
on répond immédiatement jour et nuit
tel le chien de Pavlov réagissant automatiquement
à la cloche en salivant. Peu importe où
vous trouviez, en réunion avec des amis ou à
table pour un repas de famille, une seule conversation
vous intéresse : celle de votre interlocuteur à
l'autre bout du
portable, les êtres en chair et en os près
de vous, ne présentent aucun intérêt.
Si la personne qui se trouve à un mètre
de vous veut vous joindre, qu'elle vous envoie un texto
!... Au début, je culpabilisais, croyant
que mes amis s'ennuyaient en ma présence, en
les voyant sans cesse plongés sur leur téléphone.
Mais non, ils n'avaient simplement pas regardé
autour d'eux l'endroit où ils se trouvaient ni
les personnes présentes. Ils étaient en
communication permanente avec l'au-delà, reliés à
un univers que moi pauvre insecte qui habitait de manière
très banale, au ras du sol, sur une planète
sans intérêt, ne pouvais pas comprendre.
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Juste une précision, ce n'est pas la communication
orale "allô, c'est toi" "t'es où"
qui est majoritaire
dans ces échanges, mais la communication écrite.
Plus on reçoit des messages écrits, plus
on est une personne importante. Plus on en écrit,
plus on affirme sa place dans la société.
Jamais l'humain n'a autant écrit, mais malheureusement
dans un "français", qui n'améliorera pas
l'orthographe qu'il n'a pas acquise à l'école.
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L'une des occupations favorites avec cet engin est
de se photographier plusieurs fois par jour pour envoyer
sa bobine ou son nombril, au maximum de personnes, baptisées
"followers" (suiveurs). Plus on en a, plus
on est quelqu'un d'important. En retour, vous attendez
des "like" ou des compliments qui seront votre
récompense et libérerons une bouffée
de dopamine. Pour retrouver ce circuit récompense-dopamine,
vous allez à nouveau expédier votre ego
toujours plus beau dans une nouvelle pose, à
travers les réseaux et attendre à nouveau
votre "like", comme un toutou attend son su-sucre.
Vous
vous souvenez de l'ado devenu narcissique, de par les
méthodes d'éducation en vogue, et bien,
il a enfin trouvé l'outil idéal pour s'épanouir
et être admiré du monde entier. Comme l'ado
d'hier est l'adulte d'aujourd'hui, le beau miroir électronique
a encore de beaux jours devant lui. "Miroir,
mon beau miroir dis-moi qui ...? "
Autre occupation
majeure : les jeux style "Candy Crush" où
il faut aligner des bonbons. Ici l'addiction est entretenue
par un grand nombre d'effets visuels et sonores
gratifiants, qui donnent au jouer une impression de forte
productivité et un désir, sous l'effet
de la dopamine, de continuer à jouer et cumuler
plus de points.
Le génie du jeu consiste
à faire évoluer par programmation le niveau
de jeu en fonction du joueur. En fait, c'est l'ordinateur
qui joue, laissant croire au joueur que c'est lui qui
s'améliore au fil des niveaux ! Faire croire
à une personne qu'elle est et devient de plus
en plus intelligente en perdant son temps de manière
totalement stérile et infantile, avouez qu'il fallait le faire
!.. Ce jeu concerne à lui seul 100 millions
de personnes par jour. Il y en a des myriades d'autres
sur le marché. Violents ou non, tous fonctionnant
tel une drogue sur le principe récompense-dopamine. Devenez
plus intelligent grâce aux jeux ! Que Narcisse
soit rassuré, il est toujours le meilleur !
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80% des Français sont équipés
de l'engin "intelligent", qui pour beaucoup est une véritable
addiction. Au volant de sa voiture à 130 à
l'heure, sur les bancs de l'école, pendant que
le prof se parle à lui-même faute d'auditeurs,
dans sa baignoire devant la télé ou en
faisant du ski, il est partout. Il est sorti au minimum
30 fois par jour de la poche, 2 fois plus souvent encore
pour les -30 ans et jusqu'à 200 fois par jour pour les
ados. La moitié des
jeunes s'endorment avec lui, c'est leur nouveau nounourse
!
Une grande partie de l'activité est
liée à internet. En particulier sur les
"réseaux sociaux" tel Facebook où
l'on communique sans pudeur toute sa vie privée,
ses secrets les plus intimes jusqu'à la photo
de ses fesses ! On y écoute
aussi de la musique, si l'on peut appeler musique cette
bouillie industrielle mondialisée, standardisée
et sans saveur pour primate lobotomisé. Enfin, et
j'en oublie, l'on y regarde aussi les films ou les séries
télé fluorées, les photos ou les
vidéos qui font le "buzz" et que l'on
retransmet illico à tous ces amis, on cherche
un partenaire sur les sites de rencontre, sans oublier
les pubs des bonnes affaires et le flash d'informations
capital, tel un but marqué dans une partie de
foot quelque part sur la planète !
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L'équipe
de France dite : "les bleus"...
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A propos de foot, voilà bien la transition
toute trouvée pour nous amener vers le chapitre
Média. Le foute-balle est sans conteste l'activité
qui occupe en permanence une place culturelle sans rivale
et souvent exclusive dans le coeur, le cerveau et les
conversations des Français. Bien que dans
ce cas, le mot Culture soit peut-être un
peu exagéré, au regard de ces hordes incultes
de supporters au visage peinturluré, hurlant
comme des macaques alcoolisés. Ils peuvent regarder sans fin
à la télé, des
gens courant derrière une balle, et lorsque l'un
des personnages à l'écran marque un but, c'est la même exultation
que s'ils avaient eux même marqué ce but.
La fusion est totale, ce qui leur permet de faire du
"sport" affalé dans le divan, une canette de bière
à la main ! Comme tout gamin, je me souviens
avoir joué au foot dans la cour de récréation
de l'école communale, et j'y prenais du plaisir
en tant qu'acteur. Mais de là, à aujourd'hui
m'identifier
et me transposer parfaitement dans des personnages étrangers,
il y a un pas... Disons toutefois que le fort matraquage médiatique
autour des matchs, n'est pas totalement étranger
au conditionnement des comportements actuels, proches de
l'extase hypnotique.
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Les médias Et Dieu sait qu'au niveau conditionnement médiatique,
nous atteignons des sommets. Cette ascension est facilitée
par la fascination pour tous ces écrans, smartphone,
tablette, ordi ou télé, qui
veut que les informations qui en sortent aient un poids
supérieur aux arguments de l'humain en chair
et en os devant vous. Nous sommes littéralement
noyés sous un déluge d'images, de flash,
de scoop, de buzz et autres anglicismes qui donnent
la fausse impression d'être au courant de tout,
alors que sous ce volume en continu, se cache tristement
une uniformité et un nivellement remarquable de la pensée
et de la culture.
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Dans les messages véhiculés, il y aura
d'abord l'idée que pour être inclus dans
la société, il ne faut jamais paraitre
tant soit peu "démodé". Il faut entrer dans
le moule de la normalité, "être comme
tout le monde" avec toutefois "le petit plus"
qui vous donnera un avantage. Autrement dit, nous
achetons
tous à peu près la même chose pour avoir l'air différent
!
Cela vous semble incohérent, mais c'est le principe
même des modes et "tendances" mercantiles
de notre univers mondialisé.
Si un jour vous demandez pourquoi des entreprises
multimilliardaires mettent gratuitement à votre
disposition les Google, Facebook et autres, sachez que
rien n'est gratuit. Vous êtes vous-même
le produit dont toutes les données sont conservées,
analysées, triées et revendues à
des boites de marketing commercial ou à des fins
de statistiques détaillées à des
services d'études comportementales gouvernementaux
ou privés. Vous seriez surpris de découvrir
tout ce que l'on sait sur vous, vos humeurs, comportements,
habitudes, déplacements, finances, couleurs politiques,
niveau intellectuel, etc !...
Au
niveau conditionnement commercial, ce sont les plus
jeunes, parce que les plus malléables et rentables,
qui sont ciblés les premiers. Dans leur code
vestimentaire d'abord, (les parents en savent quelque
chose à la rentrée des classes), dans
leur alimentation (très rentable), véritable
fabrique d'obèses, et enfin dans leur apparence
physique. Ce dernier point prendra une importance grandissante
au cours de leur vie. On passera donc des sucreries
de l'enfance, aux différents produits miracles
pour maigrir, pilules, régimes "gratuits",
appareils de torture, etc... en gardant toutefois le
Mac Do, les pizzas et la bouffe industrielle "allégée,
bio, sans sucre ajouté, naturelle, pleine de
vitamines, pour prévenir le cholestérol,
etc..."
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L'apparence, toujours l'apparence, paraître plus
jeune, paraître plus privilégié dans sa
nouvelle voiture ou nouvelle maison. Rappelez-vous, toujours
être dans le moule pour sembler différent
"à la pointe du progrès". Toujours
désirer le dernier objet "qui sort",
et jeter sans cesse "ces machins démodés".
Un smartphone est démodé au bout de 20
mois ! Tu vois grand-père, c'est très
différent de ton époque, où un
objet était fait pour "vous durer toute
la vie", où l'on reprisait, recousait, réparait,
en mettant un point d'honneur "à ne rien
jeter".
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C'est avec l'aide des média que l'on est passé d'une société
ancestrale de conservation à une société
dans laquelle le gaspillage est le moteur de l'économie. C'est
ainsi, aussi, que l'on a quitté une idéologie
ancestrale de patriotisme. Idéal pour lequel,
grand-père, tu t'es battu dans les tranchées
de Verdun et ton fils est mort dans le ciel allemand
en 1945. Idéal que l'on peut résumer ainsi
: "Retrouver et garder son pays, libre, indépendant,
avec l'intégralité
de ses frontières et sa totale souveraineté dans tous les domaines".
Aujourd'hui
la France n'est plus un pays, au sens où elle
n'a plus la maîtrise entière de ses frontières,
de sa propre monnaie gérée par une banque
centrale à Francfort,
ni de ses lois et son économie dictées
à Bruxelles par des technocrates ultra-libéraux
non élus. Nous avons donné
sans combat,
les clés de la France à un organisme extra-territorial,
non-démocratique, baptisé "Europe". Trouver cela anormal est très
mal vu. C'est être arriéré,
replié sur soi-même, nationaliste, démagogue,
populiste, diabolisé, et ne peut
conduire tout droit qu'au fascisme et à la guerre !!!... Le monde
à l'envers quand on regarde aujourd'hui l'impérialisme
allemand et de la haute finance dicter autoritairement
leurs lois au petit peuple des nations européennes,
jadis indépendantes. "Europe" est
l'appellation policée du IV Reich. Ceux qui sont morts
pour défendre l'indépendance de leur sol,
sont morts pour rien ! Et
oui pépé tu entends bien, être patriote
aujourd'hui est une tare qu'il faut combattre !!!...
Quant à voir, à
défaut de frontières, notre pays accueillir
tel un moulin à vent, toute la misère
du monde, avec dans sa besace un Islam de plus
en plus radical, c'est être "un sans-coeur"
que de protester. Notre "mission de terre d'accueil"
passe avant la tranquillité et la sécurité
du citoyen gaulois. "Grâce à vos lois démocratiques, nous vous envahirons. Grâce à nos lois religieuses, nous vous dominerons" , disait
un "poète" arabe en 1909. En 1974, à la tribune
de l'ONU, Houari Boumediene, président
de la République Algérienne déclarait
: "Un jour, des millions d'hommes quitteront
l'hémisphère sud pour faire irruption
dans l'hémisphère nord. Et certainement
pas en amis. Car ils y feront irruption pour le
conquérir. Et ils le conquerront en le peuplant
de leurs fils. C'est le ventre de nos femmes qui nous
offrira la victoire". Il suffit de regarder
nos banlieues pour voir sous nos yeux ces prophéties
se réaliser.
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Et ce n'est pas prêt
de s'arranger. Il faut savoir que la population africaine
va doubler dans les 30 prochaines années, que
700 millions d'entre eux parleront le français, que
les guerrillas inter-ethniques et religieuses vont s'y généraliser,
et vous aurez une première idée des vagues migratoires qui
vont déferler tel un nuage de sauterelles. Notre "terre d'accueil" risque fort
un jour ne plus être bientôt assez
grande pour accueillir toutes les misères de
l'Afrique et son cortège de mosquées orientales. Un
monde sans frontière... Europe de Schengen...
France terre d'asile... pour connaitre la suite, il
suffit là aussi de regarder nos banlieues multicultiralistes
et vous aurez l'image de la France de demain, jusqu'au
fin fond de son plus petit village. Tu vois
grand père les migrations arabo-africaines de
masse vont modifier radicalement le paysage culturel
et sociétal de la France. Que cela soit bien
ou mal, c'est une marche inéluctable de l'Histoire
des peuples.
C'est particulièrement au moment des élections,
que l'on peut voir sur ces thèmes (il y a en a
d'autres), les média se déchaîner
avec toute leur puissance de tir d' un cynisme et d'une
sournoiserie remarquable. Tous les coups sont permis
pour faire entrer l'électeur dans le moule de
l'ultra-libéralisme européen et la bien-pensance mondialisée. La tache est facilitée
par le fait qu'il n'y a plus de presse indépendante,
à l'exception de rares journaux, toute la presse,
tributaire de la publicité,
est sous la coupe de patrons de grands groupes financiers. Quant à
la télé, également sous le diktat
de la pub et des mêmes groupes, je vous défie d'y trouver un
membre de rédaction ou chroniqueur accrédité
d'une chaîne d'information, qui ne soit un libéral
européen convaincu. Et là, le matraquage
médiatique est quotidien.
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Le matraquage officiel est une chose, s'assurer que
personne ne diffuse une information non-conforme à
l'uniformité de la bien-pensance en place, en
est une autre. C'est ainsi qu'on a sorti du placard
un vieux gadget rebaptisé "fake news".
En français, fausse info ou fausse rumeur, et
en clair toutes les idées qu'il n'est pas bon
de diffuser. Cela signifie sans langue de bois
: censure de la liberté de la presse.
Mais
la chose est à double tranchant. Quand par exemple
le gouvernement met aux orties le Code du Travail, en
déclarant que pour lutter contre le chômage
il faut faciliter les licenciements, c'est un mensonge ou
une vérité ???
Il faut toutefois
convenir que sur les réseaux sociaux, où
les jeunes puisent sans discernement l'info qu'ils "re-tweet"
immédiatement aux "followers", c'est
un grand festival d'absurdités, de n'importe
quoi, de complots et de Martiens qui marchent sur la
lune. Mais il n'est pas sûr que ce soient ces fausses-rumeurs là, qui font l'ADN des Facebook et autre
Twitter, qui intéressent le plus nos politiciens, lorsqu'ils
parlent d'augmenter les sanctions en périodes d'élections
présidentielles.
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L'Américanisation
de notre culture On pourrait
croire que cette abondance d'échanges d'informations
alliée à la démocratisation des
transports, et particulièrement de l'avion, ont
apporté un grand brassage des cultures et une grande diversité
des idées à travers le monde.
Ce n'est
pas exact, loin de là. Tous nos objets manufacturés
viennent d'Asie. Toutes les récentes inventions,
les cultures et les modes, trouvent
naissance aux USA, et s'imposent uniformément
à toute la planète, balayant et javellisant
les originalités et les cultures locales
ancestrales. Nous avons baptisé
cette ère nouvelle : "mondialisation"
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Comme elle est partout, difficile
de choisir par quel exemple commencer (il serait plus
simple de chercher dans notre culture, ce qui n'est
pas encore américanisé) . Au hasard,
j'ai choisi la musique (pas la musique classique, Mozart
est toujours là, Dieu merci), mais la musique
populaire. En écrivant ces lignes, j'ai fait un
tour sur le net pour voir les titres les plus téléchargés
en France en ce moment. Pas une seule chanson française
dans les 30 premiers tubes (un tube est
un truc qui se consomme en boite). Tout en anglais.
Pour tous nos chantouilleurs, ce serait un déshonneur
que de s'abaisser à s'exprimer dans la langue de
leur pays. Même pour représenter la France
à l'Eurovision, ils chantent dans la langue de Shakespeare.
Enfin là, c'est un grand mot, je m'étonnais
de ne pas en comprendre un mot de leur anglais, j'ai été
rassuré en constatant que je ne comprenais pas
leur français non plus !
Dans l'expression
orale ce n'est guère mieux, pas une phrase sans
y introduire des "Wahoo", Cool ou des "My
God" (Michet of course).
Pour les jeunes, on y ajoutera de l'argot de caniveau,
trouvé entre autres dans les titres de rap. Alors
me direz-vous à force d'écouter à
longueur de journée des chansons américaines, le
casque vissé sur les oreilles, les Français
doivent être bon en anglais. Et bien non, toujours
dans les derniers de la classe en Europe (juste devant
la Turquie et l'Azerbaïdjan !). Triste pour le
pays le plus visité du monde avec près
de 90 millions de touristes étrangers attendus
cette année. Je voudrais rendre ici un hommage aux habitants du
Québec, qui eux sont parfaitement bilingues,
et les derniers défenseurs de notre langue. Ils
mettent un point d'honneur à conserver les mots
anciens que nous avons oubliés et franciser les
mots américains pour enrichir notre langue. Un
grand coup de chapeau et un grand merci à vous
Messieurs Dames. Chez nous, la langue de Molière
se meurt, et à écouter parler les jeunes de nos
banlieues, je crains fort que les flux migratoires ne
soient en
mesure de la
réanimer dans sa richesse et ses subtilités.
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S'il est un domaine où s'étale
l'américanisation de notre culture, c'est bien
dans les programmes de télé, sur lesquels
les Français passent 4 heures par jour. Rien n'y
échappe, film, séries, variétés,
jeux, dessins animés, fiction, romans à
l'eau de rose, top chef de tout, etc.. Tout est
"made in US". Les productions françaises sont généralement
des imitations sous licence d'origine américaine. On
pourrait penser qu'à travers un grand nombre de
chaînes, existe un grand choix de programmes. Pas
vraiment, on a plutôt l'impression d'une grande
uniformité sans intérêt réel.
C'est sans doute la raison pour laquelle le téléspectateur
passe son temps à muscler son pouce, pour errer
d'une chaîne à l'autre, espérant enfin
trouver un programme interessant dans sa traversée
du désert.
Il faut dire que la monotonie s'installe
vite. Par exemple, toutes les séries policières
se ressemblent, toutes manient le revolver et le scalpel
des autopsies, toujours à travers les mêmes
cadrages, mêmes plans serrés, mêmes
cadences de séquences, mêmes dialogues,
profil d'acteurs. L'ensemble est si codifié au
millimètre près que l'on a l'impression
d'un moule fabriqué une fois pour toute dont
on tire à l'infini des photocopies. Ce moulage
codifié à l'extrême, dans lequel
le spectateur passif ne risque pas de se casser un neurone,
on le retrouve dans toutes les autres catégories
d'émissions.
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Le summum étant
sans doute atteint par des épisodes de téléréalités
fluorées d'anges, ch'ti ou Marseillais à
Miami ou Hawaï.
Là, l'américanisation est poussée
à un tel degré caricatural et les dialogues
à un niveau infantile si bas, que l'on ne voit
pas qui peut s'assimiler
sans rire à des personnages d'une niaiserie aussi
affligeante. Toujours ce même formatage dans
toutes les publicités, que ce soit pour maigrir,
faire la cuisine, acheter une voiture (dans les décors
de l'Arizona). Toujours dans le look, des jeunes adultes tatoués
ou mal rasés,
à tel point que l'on a l'impression de regarder
défiler des armées de clones. Uniformité, uniformité
et nivellement de tout, des apparences, des cultures,
des idées bien-pensantes. Uniformité
de l'intolérance puritaine jusque dans la sphère
privée de chacun, à travers des "Me-too",
ou pire de dénonciations, délations et
de chasse aux sorcières des "Name and
Shame" ou "Balance ton porc, ton prof,
ton maire, etc.", dignes des plus sombres heures
des collabos de Vichy ou de l'obscurantisme des sorcières
de Salem. Libération
de la parole, avancée sociétale, courage
de dénoncer, ainsi glorifie-t-on aujourd'hui
les mouchards et autres petites balances ! Cette américanisation
de notre culture et de nos modes de pensée à
travers les différents media est certainement l'une des différences
essentielles que grand-père Hibernatus trouvera
en nous rendant visite. Pas sûr qu'il apprécie
!
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En grattant un peu, on découvre vite
que cette "culture" qui partout
dans le monde, porte le "rêve
américain", n'est guère
plus avancée que celle des islamistes. Saviez-vous
que 65% des Américains ont eux aussi une lecture
littérale des anciens textes religieux
et affirment que la Bible
répond à toutes les questions essentielles
de la vie. Ils sont convaincus qu'un dieu a créé
le peuple américain différent et meilleur
que le reste des habitants la planète. 50% des Américains ne reconnaissent pas les
lois de l'évolution
des espèces ou le lien évolutif entre
l'animal et l'homme.
Ce ne sont pas les croyances en tant
que telles qui portent à sourire,
mais le fait au XXI° siècle, avec toutes nos connaissances scientifiques
modernes,
de continuer à prendre au pied de la lettre des explications
inventées par l'homme à une époque
lointaine, pour pallier justement au manque de connaissances
scientifiques d'alors.
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Obscurantisme plus grand encore au royaume des réseaux
sociaux, Facebook et autres forums. Aujourd'hui sur
ces réseaux, le peu de connaissances scientifiques
que l'on a pu acquérir à l'école
est remis en cause au nom d'imaginaires conspirations
institutionnelles. Il suffit en France de parcourir
ces réseaux pour y trouver, tant au niveau scientifique
que culturel, des âneries aussi énormes
que pitoyables. La science
n'est plus dans l'esprit des jeunes générations,
porteuse de savoirs mais source d'informations douteuses. Il
faut dire qu'une brève élucubration écrite
sans rigueur ni orthographe sur un forum, est souvent plus
facile à avaler bêtement qu'un long article
scientifique
bien étayé, sur
lequel une réflexion structurée s'impose. Là est
une partie du problème, en effet une très
récente étude de l'OCDE nous informe qu'aujourd'hui, un
pourcentage non négligeable de personnes souffre d'analphabétisme fonctionnel,
c'est-à-dire d'incapacité à comprendre
convenablement un texte ou de se concentrer plus de
quelques minutes sur un sujet.
Serions-nous en train
de devenir idiots ?
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La question est loin d'être idiote et les chiffres
semblent répondre par l'affirmative. Si les
chiffres mesurant le coefficient intellectuel
sont à manier avec beaucoup de précautions,
il y a actuellement une convergence entre différentes
études qui montre une baisse confirmée
de notre QI depuis 20 à 30 ans, dans différents
pays dont la France, l'Australie, le Royaume-Uni ou
les Pays-Bas. La France a perdu 4 points en 10
ans, passant ainsi de 102 à 98 entre 1999 et
2009 (depuis 2009, on ne sait pas, faute d'étude
publiée à ma connaissance). La cause
ou les causes sont mal connues. Plusieurs pistes sont
possibles et sans doute cumulatives. Incidence des
perturbateurs endocriniens, sur les hormones thyroïdiennes
impliquées dans le développement du cerveau
? Media. Influence
néfaste sur le développement
cognitif de l'infantilisme des
programmes médiatiques
et de l'usage abusif des réseaux
sociaux ? Selon certains, cette régression est d'ordre démographique.
Dans les pays concernés, les femmes ayant un
bon QI font des études supérieures plus
longues, elles ont leur premier enfant plus tard et
au maximum seulement deux enfants. Les familles les
plus nombreuses se retrouvant dans les couches de la
société ayant le QI le plus bas. Une loi
de la sélection naturelle à l'envers ! Toujours
sur le plan démographique certains
prétendent que la proportion de population
issue de l'immigration
peut avoir une incidence. Ils s'appuient
sur les statistiques
publiées indiquant que dans leurs pays
d'origine, les populations arabes auraient un QI moyen maximal
de 85 et que celles des régions d'Afrique
sub-saharienne se situeraient
entre 75 et 60.
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Au
delà des chiffres et
des hypothèses, on constate que
les enfants semblent aujourd'hui avoir de plus en plus de mal à
apprendre à l'école les données
élémentaires, lire, écrire, compter. Ils sont aussi victimes d'une augmentation
des troubles de l'attention ou d'hyperactivité. Le
déficit de l'attention et de la concentration
sur un sujet donné, est masqué chez les
adolescents et les jeunes adultes, par l'usage massif
du téléphone portable, dont le principe de
base
consiste justement à passer sans cesse d'un sujet
à l'autre.
Chez beaucoup, on voit apparaître
un manque d'intelligence critique, une difficulté
à bien analyser une information, en situer le
contexte, la synthétiser, la
hiérarchiser puis à la classer pour éventuellement
l'archiver. Ce manque de hiérarchisation fait le bonheur
des "buzz", "fake news", et autres vidéos qui
abreuvent à longueur
de journée leur téléphone "intelligent".
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Faute d'études scientifiques
publiées, il n'est pas possible de savoir si
ces troubles comportementaux sont généralisés
ou seulement limités aux pays dans lesquels on
a constaté une baisse du QI. Impossible également
de savoir pourquoi cette
baisse concerne plus particulièrement les populations de
pays européens,
dont la France. Nous ne sommes pourtant pas les seuls à
regarder la télé, fumer du hachis ou subir
les effets des perturbateurs endocriniens.
Nous
perdons déjà des spermatozoïdes,
il ne manquerait plus que nous perdions aussi nos neurones
!...
Henry
Coulondou mars 2018 à
Thézan des Corbières email:
coulondou@gmx.fr
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Sources
et Lectures recommandées |
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