du 04 novembre 2022 Le tramway à vapeur, une histoire qui a duré trente ans Sollicité depuis 1854 par les habitants et la mairie, ce n’est qu’en 1902 que Thézan verra l’arrivée du tramway à vapeur dans le village qui devint à l’époque un véritable carrefour ferroviaire. Quand le train n° 146 venant de Narbonne arrivait à Thézan via Montséret à 18 h 44 après 1 h 30 de trajet à la moyenne de 20 km/h, c’est à grands coups de sifflets qu’il était annoncé, après que le conducteur de la locomotive ait appelé la gare par téléphone pour savoir si la voie était libre, depuis la guérite située à l’entrée de Thézan. Le tramway à vapeur des Corbières c’était toute une histoire ! Il avait fallu attendre 50 ans pour que la commune soit desservie. Thézan fut d’ailleurs une véritable plaque tournante. Tous les trains allant vers les Corbières passaient par Thézan transportant un grand nombre de passagers. Raison pour laquelle l’aiguilleur local avait un poste à haute responsabilité. C’est la gare de Thézan qui donnait l’autorisation de basculer l’aiguillage après s’être assuré qu’aucun train n’arrivait sur le tronçon commun Durban – La Nouvelle. "Le tortillard" ou "train-charrette" comme les anciens l’appelaient était très fréquenté par les voyageurs ou la jeunesse qui, de mi-juillet à mi-août allait passer le dimanche à la mer. Il a joué un rôle important pour l’économie et l’emploi local, transportant les marchandises et surtout pour les barriques de vin envoyées dans la France entière. Cette évolution a entraîné le développement du nombre de voies, l’agrandissement des quais mais aussi le nombre d’emplois tant pour les hommes qui étaient plus la plupart polyvalents – ils fournissaient même les bouillottes l’hiver sur demande – que pour les femmes embauchées comme téléphonistes, fières de l’importance technique de leur appareil ou receveuses qui donnaient un coup de ciseau sur les gares de départ et d’arrivée. Le temps passant, les moyens de transport ont évolué, le tramway a été peu à peu délaissé et les lignes fermées en 1933. Après 31 ans de bons et loyaux services, le tramway s’est arrêté. Il en reste aujourd’hui la place de l’ancienne gare et une impasse à laquelle il a donné son nom. Merci à Chantal Colomes-Ortega pour la mise à disposition de photos et documents. La gare était très fréquentée et formait une véritable plaque tournante dans l’histoire ferroviaire de l’Aude. La gare avait son propre château d’eau qui servait à remplir les locomotives. Il n’en reste que le socle. |
RETOUR AU SOMMAIRE DES ARTICLES
Nombre total de visites depuis 2003 |