du 01 avril 2022
Une solidarité sans frontière
Le moment du jeûne chrétien correspondrait bien aux moments de solidarité que nous vivons en Europe. C'est en tout cas la vision du Père Louis, rappelant lors d'une réunion à Thézan que la période de Carême était favorable à la solidarité. "Cette rencontre autour d'un bol de riz ou de soupe devient un partage d'amour" a-t-il expliqué devant une vingtaine de personnes, soulignant que les Ukrainiens vivaient des événements tragiques et que des actions étaient menées actuellement au niveau de la paroisse. Mais la solidarité ne s'arrête pas toujours aux frontières de l'Europe ou à la couleur de peau des victimes des guerres. À Thézan, la réunion portait sur le cas d'un pays de l'Afrique de l'Ouest : le Burkina Faso. Depuis 1964, le diocèse de Carcassonne est jumelé avec celui de Fada N'Gourma, au Burkina Faso, associé au CCFD – Terre solidaire. Le Père François, qui partage depuis plusieurs années les 45 clochers avec le Père Louis, connaît bien ce pays... C'est le sien. Il est donc bien placé pour en parler. Il a pu expliquer comment Daech, « État islamique » autoproclamé, en prend peu à peu le contrôle. Cette organisation terroriste pille les villages, brûle écoles et collèges, dont celui construit grâce aux dons mais qui sera reconstruit à nouveau... 88 000 enfants sans école, 200 000 familles déplacées : une situation dramatique pour la population, qui manque de nourriture et vit dans la peur.
Cette année, l'équipe d'information de la paroisse Sainte-Thérèse avait ajouté la présentation d'une autre association à la réunion de Thézan : FAYTES. Celle-ci apporte un soutien aux jeunes mineurs incarcérés dans la prison de Freetown, en Sierra Leone, pays d'Afrique anglophone qui a connu la guerre civile pendant 10 ans. Chrétiens (30 % de la population) et musulmans (70 %) y vivent en paix les uns avec les autres. L'association présidée par Nathalie Dubois a été créée en 2020. Elle y est allée pour la première fois il y a 10 ans. Depuis, elle n'a de cesse de travailler à titre personnel pour aider ces jeunes, enfermés pour de simples larcins de survie. "Notre action est de les sortir de prison, notre mission, leur éducation et leur instruction. Notre but n'est pas de les assister mais de les guider pour leur apprendre à cultiver et travailler." ajoute-t-elle. Actuellement sont en cours un projet de maraîchage pour améliorer la nourriture au quotidien en prison avec construction d'un puits et, avec la Maison française de l'Artemisia, la culture de cette plante dont une substance extraite est un antipaludéen.
Une lueur d'espoir pour envisager l'avenir avec plus de confiance.
Le Père François (à droite) a expliqué à la vingtaine de personnes présentes, la situation dramatique qui sévit dans son pays le Burkina Faso.
Les participants écoutent avec attention les intervenant à cette rencontre.
Le père Louis Lopez et Nathalie Dubois, présidente de l'association FAYTES lors de cette rencontre axée sur le CCFD-Terre solidaire.
